Avancement de notre projet PACTE « Envie de lumière »

Grâce à la DRAC, notamment Madame Barrier-Dalmon, Madame Bett-Richard et Monsieur Bret, de nombreux jeunes d’horizons très différents peuvent se rencontrer autour d’un projet artistique et culturel commun. C’est ainsi que depuis Octobre 2020, à raison de deux heures par semaine, les élèves du secondaire et du supérieur du Lycée René Auffray, incluant les mineurs isolés du dispositif MODAP, ont pu se rencontrer autour d’une thématique commune. Le thème de la lumière en peinture a été retenu parce qu’il permettait d’initier les participants à cet atelier à la fois à un aperçu d’histoire de la peinture contemporaine et à une pratique artistique concrète.

Dans la mesure où la lumière renvoie non seulement au sens de la vue et des couleurs mais aussi à celui du toucher et donc à des sensations plus internes et intimes, elle présente l’avantage de favoriser toutes les réminiscences. En effet, l’objectif de cet atelier était d’inciter les participants à exprimer sur la toile les expériences, les souvenirs, les vécus relatifs à leur pays d’origine. En effet, outre les jeunes relevant du dispositif MODAP, les élèves et étudiants du lycée viennent de différents pays du monde. Il s’agissait de leur apprendre à exprimer picturalement ce vécu en leur faisant découvrir toute une gamme de techniques différentes : acrylique, craie, crayon, estampes.

Par la suite, ce travail, avec l’intervention de l’artiste polyvalente Gloria Deschamps s’est orienté vers une pratique davantage plastique centrée autour d’objets en trois dimensions, généralement de récupération. L’enjeu consistait alors à les réinvestir en leur donnant une seconde vie. Le travail assidu de certains élèves leur a permis, dès le mois de Décembre, d’exposer leurs productions lors du marché de Noël de la Rue Simonneau. Tous les participants étaient engagés dans une démarche de développement durable. Ainsi, la pratique artistique autour d’objets recyclés apporte l’occasion à ces jeunes de réfléchir aux questions concernant les conséquences de la pollution, de la surconsommation et de la mondialisation.

Par ailleurs, en ces temps difficiles d’épidémie, le marché de Noël où était présente l’écrivaine Martine Borg, ayant écrit sur le confinement, a donné l’occasion à tous ces jeunes de rencontrer d’autres points de vue et d’autres regards sur cette période d’incertitude collective. Là encore, la pratique artistique permet à la fois de se recentrer sur soi-même et procure une sérénité précieuse en ces temps anxiogènes et permet également d’exprimer et d’extérioriser ses émotions. Bref, compte tenu des circonstances, l’initiation aux œuvres picturales et plastiques constitue un bien extrêmement précieux et des repères pour ces jeunes qui, comme nous tous, sont désemparés et désorientés face à cette situation inédite.

Il faut espérer que l’exposition en Février au Théatre Rutebeuf puisse avoir lieu pour que tous les participants à l’atelier puissent exposer leur travail. Par ailleurs, ce moment sera pour eux l’occasion de rencontrer les professionnels du monde de la culture et de discuter avec eux de leurs expériences. Ce temps et ce lieu d’échange sera d’autant plus précieux que l’expérience a montré à quel point les élèves participants à des ateliers avaient à cœur de pouvoir montrer leur travaux. Quoi qu’il en soit, je publie régulièrement sur le site du lycée toutes les étapes des travaux des participants : cela leur permet de prendre conscience de leur progression et de renforcer l’estime de soi indispensable pour ce genre d’expérimentation.